Suite et non fin de l’affaire Soya Diagne. Alors qu’il a des démêlés avec la justice pour « diffusion de fausses nouvelles », « discours contraires aux bonnes mœurs » et « actes ou manœuvres de nature à jeter le discrédit sur les institutions », l’administrateur du journal en ligne Ledakarois2021 est visé par une nouvelle plainte liée à une ancienne affaire d’« escroquerie portant sur un montant de 18 925 000 FCFA ». La lettre plainte a été déposée contre lui à la Sûreté urbaine de Dakar.
En effet, après avoir saisi une première fois la Division des investigations criminelles (DIC) d’une plainte contre Soya Diagne pour « escroquerie», affaire au cours de laquelle les deux parties avaient été auditionnées à l’époque, le plaignant Souleymane Diallo Bâ est de nouveau revenu à la charge. Comme lors de sa première saisine de la DIC, où Soya Diagne, auditionné, avait refusé de répondre à certaines questions des enquêteurs en soutenant que le dossier avait déjà fait l’objet d’une procédure classée sans suite, Souleymane Diallo Bâ a repris les mêmes termes dans sa plainte formalisée lundi dernier à la Sûreté urbaine de Dakar.
Selon les informations recueillies par L’Observateur, il a indiqué aux hommes du commissaire Goudiaby que l’affaire trouve son origine dans une commande de lait d’un montant de “23 925 000 FCFA”, passée par Soya Diagne, alors président du GIE « Sigma Ferraille », une structure spécialisée dans le négoce, le courtage, la sous-traitance et, plus généralement, toutes opérations commerciales. À l’époque, Souleymane Diallo Bâ, agissant au nom de l’entreprise « Agrofood Industries », avait proposé un échantillon de produit laitier à Soya Diagne. Selon la plainte, après livraison complète de la commande, le mis en cause lui aurait remis la somme de 5 millions de FCFA, laissant un solde impayé de “18 925 000 FCFA”.
Une nouvelle affaire qui, si elle est retenue par la justice, risque de peser lourd sur le sort judiciaire de l’opérateur économique et patron du site d’information « Ledakarois221 ».
Ce dernier fait l’objet d’un deuxième retour de parquet depuis son placement en garde à vue lundi dernier, où il est poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles, … ». Dans cette affaire, Akhenaton, réputé proche du pouvoir, a également été cité. Par ailleurs, à la demande des avocats de Soya Diagne, son audition par le doyen des juges a été reportée à ce jeudi.
Ainsi, dans son réquisitoire introductif, le parquet a également mis en cause Ousseynou Seck, dit Akhenaton sur les réseaux sociaux, une troisième personne agissant avec un « pseudo » et X.
Au-delà de posts Facebook, cette affaire a été surtout déclenchée par une vidéo de 56 secondes circulant sur TikTok. Dans la vidéo en cause, l’auteur accuse une haute personnalité de viol sur une ressortissante rwandaise qui aurait été commis à Paris. Dans la même vidéo, l’auteur prétendait qu’Akhenaton serait au courant de la présumée affaire.
Interpellé sur la vidéo incriminée, Soya Diagne a affirmé en avoir eu connaissance devant les policiers. De même, il a nié toute relation avec Akhenaton, qui serait proche du pouvoir, alors que lui se réclame de l’APR.
Concernant les publications sur sa page, Soya Diagne a soutenu qu’il s’agissait de captures d’écran de la page d’Akhenaton qu’il a reprises avec des commentaires humoristiques dans un registre de satire. Entendu sur les faits de viol qu’il semble évoquer dans ses publications, Soya Diagne a soutenu qu’il s’agissait d’une fiction, ajoutant n’avoir jamais évoqué d’affaires de mœurs dans ses publications.
Quant au commentaire dans lequel il écrit « Huum bipa kéne douffi wakh complot… Il veut étouffer l’affaire », le mis en cause a soutenu que ses propos parlaient de « vol » au lieu de viol dans le style fictif. Interpellé sur un passeport diplomatique qui aurait été remis à une Rwandaise, le prévenu a maintenu qu’il ne faisait qu’ironiser.