Lors d’un panel sur la souveraineté, tenu mardi en marge du Forum Invest in Sénégal (Fii Sénégal) ouvert le même jour à Diamniadio, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a plaidé pour la construction d’un modèle africain de développement fondé sur la bonne gouvernance et l’ancrage culturel.En présence de ses homologues du Niger et du Burkina Faso, M. Sonko a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de se doter d’un modèle adapté à ses réalités et à ses enjeux de développement.
« Les mêmes méthodes qui ont marché ailleurs, basées sur la bonne gouvernance et le retour à l’identité culturelle propre à chaque peuple, peuvent également inspirer l’Afrique dans sa quête d’un développement autonome », a-t-il déclaré.Il a appelé à concevoir un modèle endogène, « à l’image de ce qu’ont réussi les pays occidentaux et asiatiques », tout en tenant compte des « trajectoires historiques différentes ».
Selon lui, ce modèle devrait reposer sur « la gestion rigoureuse des finances publiques, l’exploitation transparente et efficiente des ressources naturelles, ainsi qu’une discipline budgétaire stricte ».Le Premier ministre a également plaidé pour un « train de vie de l’État aligné sur les capacités économiques réelles des pays africains » et pour la promotion de l’investissement direct étranger, en lieu et place d’une « dépendance excessive à une certaine dette extérieure ». « Nous avons un cadre incitatif, venez investir avec nous dans une logique de partenariat gagnant-gagnant », a-t-il lancé aux investisseurs.
Ousmane Sonko a dénoncé les « déséquilibres » dans les relations internationales, pointant une asymétrie entre « la libre circulation des ressources naturelles africaines et les restrictions sur la circulation des personnes ». Il a également relevé les défis internes de l’Afrique, estimant que les Africains ne peuvent se dédouaner de leur responsabilité dans le bradage des ressources naturelles du continent. Il a insisté sur la nécessité d’un « courage politique réel dans les prises de décisions stratégiques », souvent impopulaires mais cruciales pour un développement à long terme.
Par ailleurs, il a exprimé son inquiétude quant à « l’usage dévoyé » de la connectivité en Afrique. « La connectivité est souvent détournée vers des discours de haine et de division, au détriment d’un engagement constructif pour le progrès commun », a-t-il déploré.