Le cœur de l’affaire est enfin mis à nu. Derrière les accusations d’Ousmane Sonko contre Abdourahmane Diouf qu’il soupçonne de surfacturation lorsqu’il était ministre de l’Enseignement supérieur se cache un chantier titanesque de plus de 45 milliards de francs CFA. Un programme d’infrastructures universitaires étalé en cinq lots, attribué à des montants impressionnants et aujourd’hui au centre d’une tempête politique qui ne cesse d’enfler.
Selon des documents consultés par L’Observateur, le Lot 1, destiné à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, pèse 9 028 458 851 FCFA. Celui de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis atteint 7 887 200 253 FCFA. Le Lot 3, englobant l’Université Iba Der Thiam de Thiès et l’Université Alioune Diop de Bambey, grimpe à 18 021 043 141 FCFA.
Le Lot 4 — Université Assane Seck de Ziguinchor — représente 6 782 310 379 FCFA, tandis que le Lot 5, regroupant l’Université virtuelle du Sénégal et l’Université Amadou Mahtar Mbow, totalise 3 603 450 546 FCFA.
Ces montants proviennent de pièces administratives et montrent l’envergure d’un projet alors piloté par le ministère de l’Enseignement supérieur, sous supervision technique et financière de la Primature.
Mais un détail fait vaciller toute la structure : selon certaines sources, certains contrats n’auraient jamais été signés par Abdourahmane Diouf avant son départ du gouvernement. Autrement dit, un marché de plusieurs dizaines de milliards pourrait avoir été engagé, sans signature finale du principal responsable. Une hypothèse explosive qui alimente les soupçons de surfacturation évoqués par Ousmane Sonko.
Revenu hier soir de Belém (Brésil), Abdourahmane Diouf est attendu aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Il devra répondre aux questions des députés et, surtout, lever le voile sur ce dossier devenu un véritable brasier politique.


