Coup dur pour la diplomatie sportive sénégalaise. Le Sénégal a perdu la présidence de la COP10 de la Convention internationale contre le dopage dans le sport, organisée du 20 au 22 octobre au siège de l’UNESCO à Paris. Selon L’Observateur, la ministre des Sports Khady Diène Gaye, candidate officielle du Sénégal, a été battue par l’Azerbaïdjanais Farid Gayibov, qui l’a emporté par 80 voix contre 62.
Ce résultat met fin à l’ère sénégalaise à la tête de cette importante instance mondiale de régulation et de coopération dans le domaine du sport, que le pays présidait jusqu’ici.
D’après les informations du quotidien du Groupe Futurs Médias, cette défaite serait en grande partie liée à une décision tardive et controversée : celle de remplacer Matar Bâ, président sortant et candidat naturel à sa propre succession, par Khady Diène Gaye, à seulement un mois du vote.
Ce changement de dernière minute aurait « rompu la dynamique diplomatique et les alliances construites au fil des années ». « S’il s’était présenté, Matar Bâ aurait été réélu à l’unanimité », confie une source diplomatique à Paris, citée par L’Observateur. Le retrait du président sortant, considéré comme respecté et bien introduit dans les réseaux sportifs internationaux, aurait « brisé un consensus » qui garantissait au Sénégal une reconduction quasi assurée.
La perte de cette présidence n’est pas qu’un épisode administratif : elle marque un recul symbolique du Sénégal dans les instances mondiales du sport. Ce poste offrait au pays une voix influente sur les questions d’éthique, de transparence et de lutte contre le dopage, trois axes majeurs de gouvernance sportive à l’échelle internationale.
Pour de nombreux observateurs, ce revers souligne les fragilités de la diplomatie sportive sénégalaise, jusque-là réputée pour son ancrage et son expertise.
Une série de déceptions sur la scène internationale
Cette défaite s’inscrit dans une succession de déconvenues récentes pour le Sénégal sur la scène diplomatique mondiale.
Parmi elles : la non-élection d’Amadou Hott à la vice-présidence de la Banque africaine de développement (BAD) ; la mise à l’écart d’Augustin Senghor du Conseil de la FIFA ; et la non-retenue du Dr Ibrahima Socé Fall pour le poste de directeur régional de l’OMS Afrique.
Autant d’échecs qui interrogent sur l’efficacité de la stratégie diplomatique du pays, notamment dans la préparation, la coordination et la continuité des candidatures sénégalaises à des postes de responsabilité internationale.
Un appel à repenser la diplomatie d’influence
Pour les analystes cités par L’Observateur, la répétition de ces revers met en lumière une faiblesse de continuité et d’anticipation au sein des structures chargées de défendre les intérêts du Sénégal à l’étranger. La défaite de Khady Diène Gaye à la COP10 illustre, selon eux, « un manque de cohérence stratégique », à rebours d’une diplomatie sportive autrefois structurée autour de figures consensuelles.
Alors que la voix du Sénégal perd en portée dans certaines arènes internationales, ce revers à Paris pourrait servir d’électrochoc pour repenser la manière dont le pays prépare et soutient ses candidatures, dans un monde où la constance et la crédibilité pèsent souvent autant que les alliances.