Le Sénégal franchit une étape décisive dans la valorisation de son patrimoine linguistique. Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a annoncé vendredi l’introduction du balante et du saafi dans le système éducatif. Cette intégration porte à huit le nombre total de langues nationales désormais enseignées, marquant un élargissement significatif des programmes scolaires.
Jusqu’à présent, l’enseignement des langues nationales se limitait au diola, malinké, pulaar, sérère, soninké et wolof. Avec l’ajout du balante, parlé dans le Sud du pays, et du saafi, présent dans l’Ouest, l’Éducation nationale concrétise son engagement envers l’inclusion linguistique. Le ministre Guirassy a confirmé cette avancée lors de la conférence de presse gouvernementale “Kaddu”, précisant: “C’étaient d’abord six langues, mais cette année, nous avons ajouté le balante et le saafi qui sont effectivement enseignés”.
Cette décision est présentée comme une orientation majeure des hautes autorités, qui considèrent la promotion des langues nationales comme un instrument de souveraineté nationale.
L’intégration du balante répond notamment à une interpellation politique récente. M. Guirassy a rappelé que lors de la campagne pour les législatives de novembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko avait soulevé l’absence du balante dans les programmes, invitant le ministère à corriger cette omission.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité des efforts déployés par la présidence. Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, a fait de la promotion des langues nationales une priorité. En 2024, il a instauré le Mois national de l’alphabétisation, remplaçant la Semaine nationale, pour renforcer leur valorisation. Lors du Conseil des ministres du 10 septembre, le Président avait également donné instruction au ministre de l’Éducation d’“accentuer, à tous les niveaux, la mise en œuvre inclusive et optimale des programmes d’alphabétisation, notamment dans nos langues nationales”.
Le Président Faye avait alors réaffirmé que la vulgarisation des langues nationales dans les systèmes éducatif et universitaire, ainsi que dans les secteurs public et privé, est une “exigence essentielle” pour la construction d’un “Sénégal souverain, juste et prospère”.