Dans une opération menée par le Commissariat d’arrondissement des Parcelles Assainies U15, trois individus ont été interpellés le 15 novembre 2025 pour association de malfaiteurs et faux en documents administratifs. Cette affaire met en lumière un réseau sophistiqué de falsification de cartes consulaires d’un pays frontalier, impliquant des transactions via WhatsApp et des liens présumés avec une ambassade à Dakar.
L’enquête a débuté suite à la plainte d’un ressortissant étranger qui soupçonnait avoir été victime d’une arnaque. Il y a environ une semaine, la victime avait contacté un compatriote pour obtenir une carte consulaire. Ce dernier a pris une photo du plaignant et noté ses informations d’état civil sur son téléphone, avant de lui remettre le document le lendemain contre 11 000 F CFA. Doutant de l’authenticité de la carte, le plaignant s’est tourné vers les autorités.
Les investigations rapides ont conduit à l’arrestation d’un premier suspect à l’unité 19 des Parcelles Assainies. Interrogé, il a admis avoir délivré la carte, mais affirmé n’avoir fait que transmettre les données via WhatsApp à un autre complice.
Poursuivant leur piste, les policiers ont appréhendé un deuxième individu, qui a corroboré les déclarations du premier. Il a révélé que la carte avait été fabriquée par un chauffeur, identifié comme le troisième suspect. Ce dernier a été arrêté en possession de cinq cartes consulaires prêtes à l’emploi.
Lors de son interrogatoire, le chauffeur a confessé obtenir ces documents auprès d’un contact travaillant à l’ambassade du pays frontalier à Dakar, contre 6 000 F CFA par carte. Il les revendait ensuite à 9 000 F CFA aux demandeurs, sans que ces derniers n’aient à se présenter physiquement. Les échanges se limitaient à l’envoi de photos et de filiations via WhatsApp. Il a également admis avoir produit plusieurs cartes de cette manière.
Une perquisition à son domicile a révélé un arsenal de faux documents : des copies de passeports, de cartes d’identité nationales, d’extraits de naissance de ressortissants étrangers, ainsi que treize cartes consulaires supplémentaires et de nombreuses photos d’identité.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la fraude documentaire au Sénégal. Des opérations similaires ont été menées plus tôt dans l’année, comme le démantèlement en juillet 2025 d’un réseau de fausses cartes consulaires guinéennes par la Sûreté urbaine de Dakar. Ces réseaux exploitent souvent les vulnérabilités des systèmes administratifs et les applications de messagerie pour opérer discrètement.
La Division Nationale de Lutte contre le Trafic de Migrants et la Fraude Documentaire (DNLT) a été saisie pour authentifier les cartes saisies. L’enquête se poursuit pour identifier d’éventuels autres complices, y compris au sein de l’ambassade concernée, et remonter la filière.
Cette opération renforce les efforts des forces de l’ordre sénégalaises contre le trafic de documents, qui facilite l’immigration irrégulière et l’usurpation d’identité. Des sources médiatiques soulignent que de tels réseaux profitent de la proximité géographique avec les pays frontaliers pour prospérer.
Ce démantèlement illustre la vigilance accrue des autorités face à la fraude documentaire. Reste à voir si cette affaire révélera des ramifications plus larges, potentiellement impliquant des institutions officielles. La population est appelée à signaler tout soupçon d’arnaque similaire pour prévenir ces pratiques.


