Messieurs du Fonds Monétaire International, Il ne vous appartient pas de suivre aveuglément certains hauts fonctionnaires sénégalais embarqués dans un jeu politique qui leur a échappé, et qui ont poussé les nouvelles autorités à porter un dossier dont elles ne sont pas comptables.
Il vous revient aujourd’hui de redéfinir vos missions et de nous expliquer pourquoi, durant toutes ces années, le Sénégal fut présenté comme un « bon élève ». Comment vos missions successives ont-elles pu ne pas déceler les jeux d’écritures et manipulations comptables opérés au sommet ? Était-ce de l’incompétence, ou une complicité silencieuse que l’on voudrait aujourd’hui dissimuler aux nouvelles autorités, décidées à redéfinir le système et les règles du nouvel ordre mondial ?
Vous avez contribué à pousser le Sénégal dans une situation désastreuse, dont les conséquences sont multiples :
• un doute profond sur notre administration pourtant respectée,
• une suspicion sur nos programmes,
• et, plus grave encore, une perte de confiance dans la destination “Sénégal”.
Les Sénégalais, souvent inhibés par des positions partisanes et des désirs de revanche, vous regardent aujourd’hui comme juges, alors que vous faites partie des coupables. Vous avez failli à votre mission.
Si vous souhaitez redorer votre blason et répondre au questionnement légitime de votre Conseil d’administration, commencez par arrêter ce jeu puéril et nocif. Les propos condescendants que vous tenez à l’égard du Sénégal, et que vous n’oseriez prononcer envers aucun autre pays non africain, ne vous honorent pas. Nous avons compris votre jeu — et nous vous donnerons la réponse que vous méritez.
Le tort est immense. Vous devez assumer.
Le FMI doit désormais :
• rééchelonner la dette du Sénégal,
• parler à l’ensemble des bailleurs pour obtenir des mesures d’allègement,
• et ne pas pousser les nouvelles autorités à supprimer brutalement les subventions, sous peine d’asphyxier davantage un pays déjà fragilisé.
Car c’est bien vous qui avez mis en agonie :
• notre secteur privé,
• nos ménages,
• nos secteurs productifs,
• et paralysé le paiement des taxes qui permettaient à l’État d’honorer ses charges fixes.
Messieurs du FMI, le temps des mendiants de l’Élysée et d’autres puissances est révolu.
Les contraintes budgétaires ne nous feront pas perdre notre âme.
Nous ne serons pas soumis au joug des “enturbannés” d’autres pays émergents qui voudraient profiter de la situation que vous avez créée.
Moi, Républicain libre, je vous accuse.
Je vous demande de cautionner la sortie de crise et de respecter le Sénégal.
J’ai toujours appelé à une réconciliation nationale — sans compromission, sans deals — fondée sur la bonne gouvernance, la justice, et les réformes fécondes qui permettront à nos serviteurs, le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, de réussir les ajustements nécessaires, sans accepter un plan qui nous enfoncerait dans l’abîme.
Le FMI doit comprendre que le remboursement de la dette restera une priorité, mais pas la plus importante. Notre peuple ne saurait accepter que cette situation serve de prétexte pour imposer des politiques contraires à nos choix sociaux, à nos projets de souveraineté, et à notre dignité nationale.
FMI, vous êtes coupable. Assumez.
Ministre Thierno Lo
Un Républicain Libre
