L’Antenne Régionale de Ziguinchor de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) a procédé, le 10 novembre 2025, à la présentation de trois personnes devant le Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Ziguinchor. Ces individus sont accusés de faux et usage de faux, complicité de faux, obtention indue de documents d’identité sénégalaise et association de malfaiteurs, dans le cadre d’un réseau présumé de falsification de documents administratifs.
Les faits remontent au 5 novembre 2025, lors d’un contrôle de routine au poste de Cantenne, sur l’axe « MPACK » à Ziguinchor. Les agents ont intercepté un individu en possession de deux pièces d’identité distinctes : l’une de nationalité sénégalaise et l’autre guinéenne, soupçonnées d’avoir été obtenues de manière frauduleuse. Les vérifications ont révélé que les données d’identité étaient incompatibles, à l’exception de la photographie. La pièce guinéenne s’est avérée authentique, tandis que la sénégalaise était contrefaite.
Interrogé, le mis en cause a avoué que le faux document avait été fabriqué à partir d’un acte d’état civil obtenu irrégulièrement auprès de la Mairie principale de Guédiawaye, par l’intermédiaire d’un tiers, contre la somme de 60 000 FCFA. Il a également indiqué que son certificat de nationalité avait été confectionné au Tribunal d’Instance de Guédiawaye pour 80 000 FCFA, sur la base de faux extraits de naissance.
Suite à une réquisition adressée à la mairie concernée et à la transmission des informations à la DNLT de Dakar, le tiers impliqué a été interpellé. Lors de son audition, il a partiellement reconnu les faits, admettant avoir lui-même fabriqué le faux certificat de nationalité pour 10 000 FCFA. Quant à l’extrait de naissance incriminé, il a déclaré qu’il avait été établi par une autre personne, un ancien agent de la mairie de Boune, en complicité avec un acolyte employé à la mairie de Guédiawaye.
L’exploitation du téléphone portable du tiers a révélé un ensemble d’éléments compromettants, témoignant de son implication dans la fabrication et l’utilisation de faux documents. Parmi les découvertes figurent :
- 87 copies de pièces d’identité ;
- Environ 50 extraits de naissance et 100 bulletins de naissance ;
- 27 copies de cartes nationales d’identité (CNI) sénégalaises ;
- 2 procurations pour mariage ;
- 30 certificats de mariage constaté, dont 18 vierges ;
- 25 CNI guinéennes ;
- 80 extraits de naissance et 75 copies littérales d’actes de naissance, tous sous l’en-tête de la mairie de Boune (Keur Massar).
Confronté à ces documents, le suspect a admis qu’ils étaient fictifs et qu’ils avaient été confectionnés en connivence avec plusieurs agents municipaux.
Lors de son interpellation, l’autre personne mise en cause a été trouvée en possession d’un grand nombre de documents administratifs suspects, tels que des extraits de naissance et des copies littérales d’actes de naissance, qui se sont révélés contrefaits après vérification. Interrogé, il a affirmé de manière peu convaincante que ces documents étaient restés en sa possession par négligence, suite à son licenciement de la mairie de Boune. Il a nié connaître le premier interpellé et toute implication dans l’établissement des documents incriminés.
Les autorités de la DNLT ont réaffirmé leur engagement à démanteler les réseaux de falsification qui facilitent le trafic de migrants et d’autres pratiques illicites. Les investigations se poursuivent pour identifier d’éventuels autres complices et élucider l’ampleur de ce réseau.


