Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a lancé un appel vibrant en faveur d’une révolution de l’enseignement supérieur sur le continent africain, insistant sur la nécessité d’une intégration académique régionale pour atteindre l’autonomie des savoirs. Ses déclarations ont été faites ce lundi à Dakar, à l’occasion de l’inauguration de la 19e Assemblée générale de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).
Le chef de l’État a clairement positionné l’autonomisation intellectuelle comme un préalable essentiel, affirmant qu’elle doit être amorcée “par l’enseignement à tous les niveaux, y compris dans l’enseignement supérieur et la recherche”.
Dépassant les seules considérations économiques et politiques, Diomaye Faye a exhorté les dirigeants africains à envisager sérieusement l’intégration de l’enseignement supérieur et, plus largement, des savoirs africains. Ce processus, selon lui, est crucial pour le développement. L’Assemblée générale de l’AUF, qui se tient jusqu’au 6 novembre, est couplée à la 5e Semaine mondiale de la francophonie scientifique, offrant une plateforme de choix pour ces discussions.
Pour le Sénégal, l’intégration régionale, notamment en Afrique de l’Ouest francophone, passe impérativement par la mise en place de programmes de formation, de recherche et d’innovation à l’échelle sous-régionale.
Le Président Faye a également souligné l’impératif pour l’Afrique d’investir massivement dans les domaines de la science et de la technologie, avec un accent particulier sur l’autonomisation des savoirs.
Rappelant l’importance historique de la circulation des connaissances, il a cité des exemples marquants de foyers intellectuels ouest-africains : l’université Khaly Amar Fall de Pire au Sénégal, Chinguetti en Mauritanie, souvent surnommée “la Sorbonne du désert”, et l’illustre Tombouctou au Mali, centre de savoir aux XVe et XVIe siècles. Ces cités témoignent, d’après le Président, d’une longue tradition de promotion scientifique et de mobilité des érudits, contredisant l’image d’époques réputées obscures.
Bassirou Diomaye Faye a tenu à saluer le rôle de l’AUF qui, depuis sa création, s’emploie à consolider l’espace francophone par l’intégration, l’inclusion et la quête d’autonomie scientifique. Il a conclu en insistant sur la puissance du savoir : « le lien du savoir est sans doute le plus solide à côté des liens du sang, car il se bâtit sur l’inclination naturelle au partage et à l’altérité ». Le Sénégal est un membre fondateur de la Francophonie institutionnelle et accueille le siège de l’AUF à Dakar depuis 1974.
