Une femme, du nom de Maman, a été violemment expulsée de son domicile conjugal à Rufisque par son ex-épouse, provoquant une vive émotion sur les réseaux sociaux. L’homme, appréhendé mercredi, doit être déféré au parquet ce jeudi.
La scène, captée en vidéo par un témoin, montre la mère de famille bousculée et mise à la porte avec force, assistée par des membres présumés de la belle-famille. Malgré ses appels à l’aide, elle n’a pas pu récupérer ses enfants. Alertés par ses cris, des voisins sont intervenus sans pouvoir empêcher l’expulsion. Le visionnage de la séquence, largement partagée en ligne, a suscité une forte indignation.
Selon le journal Libération, qui rapporte l’affaire ce jeudi, le différend trouve son origine dans la garde des enfants. Après vingt ans de mariage et six enfants (un garçon et cinq filles), le père s’est vu confier la garde de leur fils de quatre ans. La mère, elle, réclamait la garde exclusive de tous ses enfants.
Lors d’un direct animé par l’ancienne journaliste Houreye Thiam, la victime a raconté son histoire devant près de 4 000 auditeurs. Mariée à seize ans alors qu’elle était en classe de troisième, elle a vécu plusieurs épisodes difficiles, dont une première expulsion en 2008 alors qu’elle était enceinte de jumelles.
Le couple a ensuite rebâti sa vie. « Mon mari a obtenu un emploi stable, et moi, après avoir décroché mon baccalauréat, j’ai trouvé un bon travail. Ensemble, nous avons construit cette maison grâce à nos économies et aux tontines auxquelles je participais », a-t-elle expliqué.
Mais elle a dû renoncer à son emploi pour s’occuper de son mari tombé malade. La situation a fini par se dégrader. « Il m’a abandonnée pendant quatre ans, sans même subvenir aux besoins quotidiens. J’ai élevé seule mes enfants », a-t-elle confié, la voix tremblante.
En 2022, selon le journal, elle a reçu une convocation pour divorce, mais les audiences ont été plusieurs fois reportées, le mari ne se présentant pas. Récemment, elle a reçu un acte judiciaire attribuant la garde du garçon au père, sans qu’elle n’ait été consultée. Sur conseil de son avocat, elle a introduit une demande de révision. C’est dans ce contexte que le mari est venu chercher l’enfant sans préavis, déclenchant les violences.
Ses filles ont assisté, impuissantes, à la scène. La mère a déposé plainte et fourni des preuves, dont des vidéos et un certificat médical. En attendant la suite judiciaire, une cagnotte en ligne a été ouverte pour l’aider à se reloger, témoignant d’un élan de solidarité des internautes et des voisins.
L’auteur présumé des faits, lui, fera face ce jeudi au procureur.

