Il ne s’agit plus d’une route. C’est une plaie béante, un supplice quotidien, un couloir de souffrance qui serpente entre Sindia, Bandia et Thiès. Ce tronçon, pourtant vital, est aujourd’hui un champ de ruines asphaltées, sacrifié sur l’autel du profit et de la négligence.
Chaque jour, des centaines de camions lourdement chargés, issus des carrières et des usines de Sindia et Diass, s’engouffrent dans ce piège de poussière et de chaos. Ils avancent à pas de tortue, secoués comme des feuilles dans une tempête. Les chauffeurs, épuisés, développent des douleurs musculaires, des maux de dos chroniques, des troubles respiratoires. Leurs véhicules, eux, tombent en panne, s’éventrent sur les crevasses, s’immobilisent dans la poussière.
Et quand la nuit tombe, le cauchemar s’intensifie. Les ralentissements forcés deviennent des guets-apens. Des agressions surgissent dans l’obscurité, facilitées par l’état lamentable de la chaussée. Ce n’est plus une route : c’est un piège, un danger public, une honte nationale.
Pourtant, cette voie est stratégique. Elle relie des pôles économiques majeurs, elle irrigue l’activité industrielle, elle connecte des zones vitales du pays. Mais elle est abandonnée. Livrée à elle-même. Ignorée par les autorités, méprisée par ceux qui l’exploitent sans jamais réparer.
Les usines prospèrent, les carrières s’enrichissent, mais la route meurt. Et avec elle, la dignité des populations locales, la sécurité des usagers, l’image même du Sénégal.
Il est temps de dire stop. Il est temps de réparer ce qui doit l’être. Il est temps que cette route, cruciale et meurtrie, retrouve son droit à l’asphalte, à la sécurité, à la reconnaissance.
Le Thie pastef SINDIA